"Apothéose et Dérision"
Grotowski
La Compagnie ERNO - pour "États de Réalité Non-Ordinaires" -, ce fut tout
d'abord une jeune troupe de théâtre lovée au coeur de Metz et créée en 2009, à
l'initiative de Guillaume Gérard et Nastacia Barois.
Elle est devenue depuis une jolie quinzaine d'hommes et de femmes - comédiens, musiciens, menuisiers, artisans-artistes et parfois tout à la fois - regroupés autour d'un regret commun : le temps mortel d'ennui passé dans les salles pour les quelques euros qui leur restaient, à assister à des spectacles à l'asepsie célébrée, des ballets numériques, de faux débats sociétaux moins réalistes que leurs homologues télévisés, des conférences d'érudits déguisées en comédies pour initiés, comme si le réel peinait désormais à exciter les tripes de l'imaginaire et ne pouvait plus que se re-présenter à l'infini.
Elle est devenue depuis une jolie quinzaine d'hommes et de femmes - comédiens, musiciens, menuisiers, artisans-artistes et parfois tout à la fois - regroupés autour d'un regret commun : le temps mortel d'ennui passé dans les salles pour les quelques euros qui leur restaient, à assister à des spectacles à l'asepsie célébrée, des ballets numériques, de faux débats sociétaux moins réalistes que leurs homologues télévisés, des conférences d'érudits déguisées en comédies pour initiés, comme si le réel peinait désormais à exciter les tripes de l'imaginaire et ne pouvait plus que se re-présenter à l'infini.
En décembre 2010, sur l'invitation de Philipe Boissé et Robert Fery, elle
entre en résidence à l'église Saint-Maximin de Metz sous la bienveilance des
vitraux de Cocteau, et investit un grand local qui sera vite rempli d'accessoires et
de "bois de Mettis", précieuse matière première récupérée sur les chantiers de la ville qui
servira à la réalisation de ses ambitieux projets.
Pendant cette résidence durera jusqu'à septembre 2015, la Compagnie ERNO travaillera avec obstination à forger des spectacles mêlant apothéose et dérision, sacré et profane, à même la nef de l'église ouverte à tous pour l'ocasion. Là, les conditions sont plus spartiates que sous les ors des théâtres italiens mais au- desus des têtes le ciel de piere contemple cinq siècle d'hommes à faire vibrer ; un luxe peu commun. De là est né un théâtre fait de chair, de bois brut et de vieilles pieres, pourtant résolument moderne. Alternant ainsi création contemporaine monumentale avec La Barque de Charon – Farce tragique pour cinq comédiens une harpe et un chien -, criées publiques place Saint-Louis, spectacle Jeune (et moins jeune) Public avec Peter Pan ou Le Vieil Homme qui ne Voulait pas Vieillir, farce familiale de Noël avec L'Incroyable et Fantastique Histoire de l'Avent, lecture de textes médiévaux (Bossuet, Saint-Augustin), ateliers avec les enfants du centre culturel voisin Arc-en-Ciel débouchant sur une petite création La Geste du Guerrier Morveux, elle participe à la dynamisation culturelle du quartier Outre-Seille, chacun progresse dans son métier, la musique instrumentale se fait de plus en plus présente, les rencontres et les premières tournées se font en Ardèche et dans le basin minier...
Bientôt de retour au pays des compagnies sans domicile fixe, la Compagnie ERNO entre dans une nouvelle ère de sa jeune vie et répète désormais au LEC de Montigny-lès-Metz qui les a généreusement accueillis. Après la création d'un répertoire varié et d'une méthode de travail, il s'agit maintenant de diffuser ces spectacles dans d'autres lieux injustement muets, victimes de la muséïfication des patrimoines architecturaux et continuer de faire vibrer le public à grand coup de glotes et de tambours.
Depuis mars 2013, il est le concepteur et le gérant du bar Le Troubadour à Metz, petite enseigne devenue en deux ans un des lieux de perdition favori des locaux comme des passants. Passionné par le cosmos comme une nouvelle lecture de l'art théâtral, il gratouille bien humblement son violoncelle, joue, met en scène, écrit, adapte, traduit dès que le temps le permet entre services du soir et répétitions, comblé d'avoir réusi à allier indépendance professionnelle et création culturelle.
Pendant cette résidence durera jusqu'à septembre 2015, la Compagnie ERNO travaillera avec obstination à forger des spectacles mêlant apothéose et dérision, sacré et profane, à même la nef de l'église ouverte à tous pour l'ocasion. Là, les conditions sont plus spartiates que sous les ors des théâtres italiens mais au- desus des têtes le ciel de piere contemple cinq siècle d'hommes à faire vibrer ; un luxe peu commun. De là est né un théâtre fait de chair, de bois brut et de vieilles pieres, pourtant résolument moderne. Alternant ainsi création contemporaine monumentale avec La Barque de Charon – Farce tragique pour cinq comédiens une harpe et un chien -, criées publiques place Saint-Louis, spectacle Jeune (et moins jeune) Public avec Peter Pan ou Le Vieil Homme qui ne Voulait pas Vieillir, farce familiale de Noël avec L'Incroyable et Fantastique Histoire de l'Avent, lecture de textes médiévaux (Bossuet, Saint-Augustin), ateliers avec les enfants du centre culturel voisin Arc-en-Ciel débouchant sur une petite création La Geste du Guerrier Morveux, elle participe à la dynamisation culturelle du quartier Outre-Seille, chacun progresse dans son métier, la musique instrumentale se fait de plus en plus présente, les rencontres et les premières tournées se font en Ardèche et dans le basin minier...
Bientôt de retour au pays des compagnies sans domicile fixe, la Compagnie ERNO entre dans une nouvelle ère de sa jeune vie et répète désormais au LEC de Montigny-lès-Metz qui les a généreusement accueillis. Après la création d'un répertoire varié et d'une méthode de travail, il s'agit maintenant de diffuser ces spectacles dans d'autres lieux injustement muets, victimes de la muséïfication des patrimoines architecturaux et continuer de faire vibrer le public à grand coup de glotes et de tambours.
LA TROUPE
La Compagnie ERNO, c'est une poignée d'amoureux des mots et du bois brut, des cordes frappées et des membranes battues, plus imbibés
de sciure et de sueur que de douces fragrances, avec vrillé au corps un projet comun : un
Théâtre pauvre et fou, populaire mais exigeant. Les comédiens touchent-à-tout créent décors et
costumes, font la cuisine, acueillent et servent le public pour que le spectacle soit la
rencontre qu'il doit être.
Guillaume Gérard
Ancien-jeune comédien de trente ans, Guillaume a
découvert le spectacle vivant
en tant que figurant puis
comédien dans des sons et
lumières en Haute-Normandie
avec la Compagnie du Gral
d'Eric Giraud. Il pose ensuite
ses valises dans la capitale où il intègre le Conservatoire du
VIIIe arrondissement, dans la
classe d'Elisabeth Tamaris,
anciene comédienne du Théâtre
du Soleil. Pas fou des écoles,
c'est justement vers la
Cartoucherie de Vincennes
qu'il se dirige deux ans plus
tard et intègre la Troupe du
Théâtre de l'Epée de Bois
d'Antonio Diaz-Florian, maître péruvien baignant dans
le théâtre de tréteaux, le
Siècle d'Or espagnol et la culture sud-américaine. Dès son
départ, il reprend tout à zéro
et décide de revenir dans sa
Lorraine natale pour y créer
son théâtre. La Compagnie ERNO
naît de sa rencontre avec
Nastacia dans un atelier qu'il
co-anime à Plantières.
Depuis mars 2013, il est le concepteur et le gérant du bar Le Troubadour à Metz, petite enseigne devenue en deux ans un des lieux de perdition favori des locaux comme des passants. Passionné par le cosmos comme une nouvelle lecture de l'art théâtral, il gratouille bien humblement son violoncelle, joue, met en scène, écrit, adapte, traduit dès que le temps le permet entre services du soir et répétitions, comblé d'avoir réusi à allier indépendance professionnelle et création culturelle.
Viktoria Aubert
Arrivée dans le rang de la
compagnie en février 2010,
Viktoria est une anciene
élève du Conservatoire de
Metz, parfois figurante dans
des productions de l'Opéra-Théâtre.
Alternant les personages de
composition avec talent et
acharnement, sa voix de
crécelle enflamée, son
sourire de diablotin et son
grain de folie ont fait d'elle
en un rien de temps l'élément
indispensable de la vie de la
compagnie. Tout à la fois
comédienne, costumière,
accessoiriste, décoratrice,
dessinatrice d'affiches,
sculptrice sur bois, elle assiste aussi Guilaume dans la
direction des répétitions.
Egalement chef du bar au Troubadour, Viktoria mettra cette année son amour de la culture russe, dont elle parle la langue, au service de sa première création : Babayaga – Conte retrouvé de la tricoteuse effrénée de destinée.
Egalement chef du bar au Troubadour, Viktoria mettra cette année son amour de la culture russe, dont elle parle la langue, au service de sa première création : Babayaga – Conte retrouvé de la tricoteuse effrénée de destinée.
Nastacia Barois
Nastacia est un petit bout de
femme de vingt-sept ans,
parfois aussi belle que
caractérielle, comme les
harpies qu'elle a piquées sur
son torse. Elève en 2008 dans
un atelier théâtre du CALP de
Plantières, c'est en
autodidacte qu'elle se met
rapidement au travail sur les
premiers projets de la
compagnie. Passionnée de
mythologique grecque et
d'effeuillage burlesque,
capable de crocheter des
pelotes de laine sur des durées
impensables, c'est
naturellement du côté des
costumes qu'elle traîne le plus
quand elle n'est pas sur scène.
Troisième bouille du Troubadour, secrètement désirée par les étudiants du coin, Nastacia se lance doucement vers la danse en parallèle à des études de soigneuse pour animaux sauvages. En 2014 elle danse aux côtés de Maria Steinberg dans Lumière Antigone, tout en mûrissant timidement la mise en scène d'une revue burlesque mythologique.
Troisième bouille du Troubadour, secrètement désirée par les étudiants du coin, Nastacia se lance doucement vers la danse en parallèle à des études de soigneuse pour animaux sauvages. En 2014 elle danse aux côtés de Maria Steinberg dans Lumière Antigone, tout en mûrissant timidement la mise en scène d'une revue burlesque mythologique.
Geoffrey Becker
Dernier arrivé dans la
troupe, Geoffrey est diplômé
du Conservatoire de Metz, où il
a suivi les cours de Joël Fosse,
Marie Llano et Claudia Cavier-Primus. Curieux de tout et plus
particulièrement de
ferronnerie, de culture
potagère, de grands espaces,
de pêche et d'insectes, doté
d'une réserve d' énergie
inépuisable malgré son
caractère poliment
introverti, il est le terrien
de la bande. En 2014, il crée
avec succès une adaptation
nomade de Peer Gynt d'Ibsen
pour un comédien au festival Le
Champ des Muses en Ardèche.
Exilé entre l'Allemagne et la Réunion cette année, Geoffrey a commencé par apprendre péniblement la langue tout en travaillant avec des comédiens du théâtre de Karhlsrue à des spectacles sur les difficultés des immigrés clandestins. Parti ensuite parfaire ses notions de menuiseries à Saint-Gilles, une autre passion lui fera peut-être retraverser les frontières...
Exilé entre l'Allemagne et la Réunion cette année, Geoffrey a commencé par apprendre péniblement la langue tout en travaillant avec des comédiens du théâtre de Karhlsrue à des spectacles sur les difficultés des immigrés clandestins. Parti ensuite parfaire ses notions de menuiseries à Saint-Gilles, une autre passion lui fera peut-être retraverser les frontières...
Frédéric Dubois
Acousticien le jour et pianiste de
génie quand le soir tombe, Frédéric,
diplômé du Conservatoire de Rouen à
17 ans, est de ces musiciens
vagabonds capables d'enflammer les
dancehals d'Akropolis en première
partie de CHINESE MAN avec TING, ou
sa nouvelle formation NOMADE'SLANG
et de revenir composer la partition
du spectacle tout en thèmes délicats
ou épiques. Il est le souffle musical
qui manquait aux premiers jours.
LA COMPAGNIE ERNO, c'est aussi : Eléonore Clavier (violoncelliste), Léana
Hequet (comédienne), Aurore Holwek (harpiste), Maurici Macian-Colet
(comédien), Pierre Marsaux (décorateur, accessoiriste), Davy Perstner
(comédien), Benoit Ploner (cornemusier), Alexandre Rouyer (comédien)